Article LA VOIX DU NORD

À la fois prêtre et DJ, Padre Robert montre ce que la foi doit à la nuit

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Samedi soir, Cambrai accueille un événement inédit dans la région : une soirée dansante catholique, baptisée « christothèque ». Un concept qui séduit les jeunes croyants, avides, comme les autres, de rythmes… endiablés. Entretien avec le maître d’œuvre de ces soirées, le père Robert Wrona, qui, une fois passé derrière les platines, devient Padre Robert.

 

Prêtre et DJ, Padre Robert ne fait rien à moitié, surtout quand il s’agit d’assurer le spectacle. Le jeune religieux s’affiche volontiers en soutane derrière ses platines. Une tenue qui sidère les passants, attirés par les 12 000 watts crachés par ses haut-parleurs. Comme cette fois sur une plage, en Italie, « Un jeune homme a demandé si j’étais un vrai prêtre », s’amuse-t-il. « Quand on lui a répondu que oui, il a dit j’ai vu un prêtre DJ, j’ai la preuve que Dieu existe ! »


La preuve de l’existence de Dieu, le père Robert Wrona, 38 ans aujourd’hui, assure l’avoir reçue alors qu’il était encore étudiant en sciences économiques, en Pologne, son pays natal. Elevé dans la foi catholique, ce n’est que la vingtaine passée qu’il a une révélation. Il décide alors de vivre activement sa foi, un parcours qui le conduira, peu à peu, jusqu’au séminaire, en France.


Mais à l ‘époque, le jeune homme est DJ autant qu’étudiant. Dans les clubs, il mixe surtout de la techno, tendance trance. Une passion à laquelle il renonce après avoir pleinement embrassé sa foi. « J’ai découvert que la musique que j’écoutais n’était pas compatible avec la foi chrétienne. La recherche de tous les DJ d’alors, c’était la transe, qui n’est pas compatible avec la prière et la communion. J’ai donc complètement arrêté de mixer. » La musique et la nuit le rattrapent pourtant, « il y a deux ou trois ans », juste avant qu’il soit ordonné prêtre, dans le diocèse de Toulon. Des catholiques brésiliens lui font découvrir les christothèques, ces « teufs de Dieu » qui font fureur dans leur pays. Il est séduit par l’idée, « un moyen, d’abord, d’apporter l’amour de Dieu au plus grand nombre. Et, peut-être, de faire venir les jeunes vers l’Église. »


C’est l’évolution de la dance-music depuis les années 1990 qui, pour lui, la rend désormais compatible avec la foi. « Aujourd’hui, il existe quantité de musiques modernes chrétiennes . Aux États-Unis, au Brésil, en France, il y a de la techno, du hip-hop, de l’electro avec des textes aux messages positifs, qui véhiculent de bonnes valeurs ou qui parlent de Dieu. J’ai sous les yeux ma playlist de samedi, je vois des titres comme « Je veux te louer », « Shine » (Resplendis, ndlr) ou « God and me » (Dieu et moi, ndlr). » Des musiques aux textes inspirés des Évangiles donc, remixés et diffusés dans des soirées destinées aux jeunes, où ne circulent « ni drogues, ni alcool ». Mais où les rythmes moites collent à ceux, bien connus, des stars de la pop-musique contemporaine. Une invitation à la débauche ? « L’Église, c’est la joie. La danse est un divertissement sain, à condition de ne pas faire n’importe quoi, » estime le prêtre. « Je revois toujours cette image de Jean-Paul II, assis au Vatican devant un danseur de break-dance en train de tourner sur la tête. C’est la force de l’évangile, d’être capable de s’adapter à toutes les cultures. » Convaincus ou curieux, rendez-vous samedi soir. Pour trouver, facile, suivez les basses et les vitres qui tremblent.


La christothèque, samedi 19 octobre de 20h30 à minuit, à la maison de quartier Amérique, rue La Fayette à Cambrai. Entrée libre, réservée aux lycéens, étudiants et jeunes pros.


Site Internet de l’événement : www.christotheque-cambrai.com

Facebook : www.facebook.com/Christothequeoctobre13.

 

http://www.lavoixdunord.fr/region/a-la-fois-pretre-et-dj-padre-robert-montre-ce-que-la-foi-ia13b45101n1626937

Article publié par Le Buisson Ardent • Publié le Vendredi 18 octobre 2013 • 928 visites

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